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Les armées du monde
Ossian Arthur Seipel
Le 2nd Lieutenant
Ossian Arthur Seipel a pris part au
bombardement allié du pont ferroviaire entre Maisons-Laffitte
et Sartrouville le 24 Juin 1944. Le
bombardier B-26 à bord duquel il se trouvait
a été touché par la flak allemande, il a
sauté en parachute et a atterri dans un
champ à Epône (Yvelines) où il a été arrêté
par l'armée allemande.
Voici
la traduction d'un extrait de ses
mémoires
qui relate son arrestation par les SS:
" J'ai
tournoyé dans les airs pendant un temps qui
m'a paru assez long et pour arrêter les
pirouettes, j'ai tiré sur la corde et j'ai
prié. Le parachute s'est ouvert et j'ai
touché le sol dans un champ à l'intersection
d'une voie de chemin de fer et d'une grande
route.
Je me
souviens comme je me sentais hébété debout
dans ce champ labouré avec mon parachute
étalé devant moi et me sentant si seul.
C'était tellement calme. C'était comme dans
une sorte de rêve. Je pouvais voir une
colonne de camions au loin et des gens qui
travaillaient dans le champ mais ce qui m'a
frappé c'était le calme. |
tr |
Le 2nd Lt Ossian
Arthur Seipel recevant une médaille en 1945.
De droite à gauche: sa mère, un officier non
identifié, le 2nd Lt Seipel, sa fille Lynn et son
épouse Lois. - Photo Lynn Dobyanski |
J'ai immédiatement roulé mon parachute et
j'ai essayé de le cacher dans une haie. J'avais perdu mes bottes durant le
saut en parachute mais je ne m'en suis rendu compte qu'après avoir commencé
à marcher dans le champ labouré. Il y avait une douzaine de français qui
travaillaient dans le champ et je leur ai demandé dans un français que l'on
m'avait enseigné à l'armée: “ou et les Allmange”. Je crois que c'était sensé
vouloir dire "Où sont les allemands?". Ils ont tous étendu leur bras et les
ont fait tourner pour indiquer qu'ils étaient tout autour.
Il y avait un convoi de véhicules allemands
sur la grande route et deux camions ont quitté la route et se sont dirigé dans
ma direction. Alors que je me demandais si je pouvais me défendre avec mon
pistolet, un violent coup asséné dans le milieu de mon dos m'a fait tombé à
genoux. Lorsque je me suis retourné, j'ai vu un soldat allemand pointant un
pistolet vers ma tête. Il venait de la tour de signalisation ferroviaire. Il
m'a obligé à me relever et tenant son pistolet pointé dans mon dos, il m'a
fait marcher environ 50 pieds à travers champs jusqu'aux camions qui
attendaient. Dans chaque camion, il y avait 16 allemands avec leurs fusils
pointés vers moi. Un véhicule similaire à une Jeep avec à son bord un
chauffeur et un major SS s'est dirigé vers moi et le major SS en est descendu. Il
m'a fait formellement prisonnier et disant dans un anglais presque parfait
“for you the war is over” ("pour vous la guerre est terminée"). Un officier
allemand grand et blond avec un uniforme noir et une tête de mort sur son
couvre-chef a quelque chose d'intimidant.
Il m'a demandé de dégainer mon pistolet et
de lui remettre. Il l'a regardé et a sourit en disant " c'est un très beau
souvenir et je vous en remercie". Il m'a dit de m'assoir à côté de lui sur
la banquette arrière du véhicule. Les soldats se sont mis à crier et il
s'est levé et leur a dit quelque chose en allemand qui devait signifier
"taisez vous" car ils se sont tus. Alors qu'on a commencé à rouler, il m'a
dit qu'ils voulaient qu'il me relâche afin qu'ils puissent avoir l'occasion
de me tirer dessus mais comme je lui avais donné un si beau souvenir, il se
devait de m'emmener dans le village et me remettre à la garnison allemande.
Nous sommes parti vers le village. Je crois qu'il l'a appelé Elizabethville
ou quelque chose du genre.
Je ne savais que penser. Je me souvenais
bien avoir entendu lors de l'un de nos cours de formation que si jamais vous
êtes fait prisonnier, vous demeurez un soldat américain et l'ennemi demeure
l'ennemi. Aussi longtemps que vous demeurez en vie, ils doivent avoir
quelqu'un pour vous garder. Cette personne qui vous garde ne sera pas sur le
front à se battre contre nos troupes. C'est votre devoir d'essayer de vous
évader, mais pas au péril de votre vie. Mort nous ne représentions plus de
menace pour eux. Nous devions nous engager à harceler l'ennemi dès que
l'opportunité se présentait et les maintenir occupés autant que possible.
Captivité
La route jusqu'au charmant petit village fut
brève. Nous sommes passé devant un vieux français qui m'a fait le V de la
victoire avec sa main droite. Je lui ai fait un signe pour lui faire
comprendre que ce ne serait pas long avant que la guerre ne soit finie. Le
major a fait arrêter le véhicule et les soldats ont embarqué le vieil homme
et l'ont fait monter dans le camion. Alors que nous étions dans le village,
le chemin de
terre a fait place à une route pavée et les pneus ont fait un bruit plus
marqué. Nous nous sommes arrêtés devant une maison sans étage située à
environ 50 pieds de la route. On m'a conduit à l'intérieur de la maison et
c'était plutôt sombre. Seules deux petites fenêtres éclairaient la pièce.
Les murs semblaient faire un pied d'épaisseur et fait de boue séchée (ndlr:
probablement du torchis; la description de la maison fait penser à une
chaumière). Le toit était fait de paille. Il y avait une table dans la pièce
principale et on m'y a fait assoir. Bientôt, un caporal allemand est venu et
a commencé à me poser plein de questions, mais je lui ai seulement donné mon
nom, mon grade et mon matricule. Il a tapé ces informations sur une feuille
de papier et est reparti dans une pièce située à l'arrière. On m'a ensuite
mené par une petite porte dans une autre pièce sombre avec seulement une
fenêtre et trois chaises. Knox était assis sur l'une d'elle, mais nous
n'avons pas montré que nous nous connaissions. Nous ne nous sommes pas parlé et
restions simplement assis là.
Peu après, ils ont amené notre photographe
qui nous a immédiatement salué. Nous avons essayé de l'ignorer pensant qu'il
finirait par comprendre mais il continuait à parler. Son nom était Orenstein
et il a été le premier à être appelé pour l'interrogatoire. Le caporal l'a
poussé en direction de la porte et l'a fait avancer avec un pistolet
automatique.
Environ cinq minutes plus tard, ils sont
venus me chercher, et lorsque le caporal m'a poussé, le major l'a arrêté et
l'a copieusement sermonné. C'était en allemand, mais je pouvais deviner que
le major était fâché. Dans l'armée allemande, un caporal n'a pas le
droit de toucher ainsi un officier et le major lui a fait comprendre que
cela s'appliquait à tous les officiers. Le major m'a posé plein de questions
sur notre groupe, quelle était notre cible et des choses du genre mais je
lui ai dit que tous ce que je pouvais lui dire était mon nom, mon grade et
mon matricule. Il a dit qu'il le savait mais que parfois les gens parlait
sans y penser. Il était préoccupé par le fait que quelqu'un s'appelant
Seipel (ndlr: Seipel est un nom allemand) pouvait se battre contre la mère
patrie.
On m'a ensuite ramené dans l'autre pièce
pendant que Knox se faisait interroger. Puis, ils ont ramené Knox. Nous
n'avons jamais revu le photographe.
Cliquez ici pour
accéder à l'intégralité de
mémoires d'Ossian Seipel
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